Qu’est-ce qu’une Anxiété généralisée?
Le trouble anxieux généralisé, également appelé trouble anxieux généralisé, est une affection psychiatrique statistiquement plus fréquente chez les femmes que chez les hommes (elle touche deux fois plus de femmes que d’hommes) et plus fréquente chez les jeunes adultes. 21% des adultes connaîtront cette condition au cours de leur vie. Elle se caractérise par des symptômes physiques paroxystiques sur fond de peur constante. La dimension psychologique, ou son équivalent physique, est diverse, et l’anxiété et l’inquiétude excessive sont déclenchées par une grande variété de situations et d’événements quotidiens. En particulier, le trouble peut être caractérisé par des sentiments d’anxiété et des soucis constants difficiles à contrôler et pouvant perturber la vie quotidienne.
Symptômes
L’anxiété est un phénomène physiologique naturel à l’origine de symptômes psychologiques et physiques. Bien que nécessaire à la survie, un excès d’anxiété peut être très handicapant et sous-tendre un syndrome d’anxiété généralisée.
À la différence de personnes souffrant d’anxiété non généralisée, si celle-ci est généralisée, la personne devient non fonctionnelle. En effet, elle n’est plus fonctionnelle puisqu’elle s’inquiète de tout, tels que le futur, la santé, les relations interpersonnelles, l’économie, etc. Ces inquiétudes obnubilent les pensées sur de longues périodes de temps rendant alors toutes autres réflexions impossibles.
Des scénarios, ne se concrétisant fort probablement pas, se frayent un chemin dans la tête de la personne puisque cette dernière tente de se protéger de l’inconnu en inventant des scénarios. Ces derniers apportent avec eux de l’anxiété et de l’inquiétude provoquant alors des conséquences nuisant à la vie de la personne et à ceux qui la côtoient.
Ces conséquences peuvent être une agitation persistante, de la fatigue à tout moment alors que le sommeil se fait difficile, un manque de concentration dans les tâches à accomplir ou des activités à long terme, telle que la lecture. Il peut aussi y avoir des courbatures ainsi que des tensions musculaires, en plus d’une irritation irrationnelle. En plus de pouvoir créer des distorsions dans des relations, ces conséquences effritent le moral de la personne, pouvant alors mener à une dépression.
L’anxiété généralisée peut être caractérisée selon différents symptômes.
- Une anxiété et des inquiétudes ou des soucis excessifs survenant, de façon générale, tous les jours au cours d’une période d’au moins 6 mois, à propos de certaines activités (en particulier celles qui sont reliées à l’école pour les enfants) ;
- Une difficulté à contrôler cette anxiété et à oublier ses soucis, une tendance à anticiper le pire ;
- L’anxiété et les soucis sont associés à au moins trois des symptômes suivants ;
- agitation ou sensation d’être survolté ou à bout ;
- fatigabilité ;
- difficulté de concentration ou trous de mémoire ;
- irritabilité ;
- tension musculaire ;
- perturbation du sommeil et, en particulier, difficulté d’endormissement ou réveils nocturnes ; (dus à des idées noires qui agiraient inconsciemment lors du sommeil), cauchemars récurrents
- spasmes et douleurs au ventre pouvant parfois être très violents et récurrents, et provoquer des vomissements
- potomanie: besoin permanent de boire de l’eau
- perturbation de l’alimentation, due notamment aux maux de ventre et spasmes, pouvant (rarement) entraîner une déshydratation ;
- épuisement et fébrilité (si les troubles durent) laissant le champ libre à des maladies opportunistes telles que le rhume ou les états grippaux par exemple ;
- sensation de mort imminente
- phobies: douche, téléphone, courrier, administration…
Pour porter le diagnostic, il faut s’assurer que cette anxiété n’est pas liée à un autre trouble anxieux et qu’elle entraîne une souffrance significative ou une altération du fonctionnement social (ou scolaire pour l’enfant).
L’anxiété généralisée (névrose d’angoisse) revêt deux aspects, l’un de fond, chronique : l’attente anxieuse ; l’autre surgissant brutalement et plus fortement : l’attaque d’angoisse survenant dans une situation donnée où la personne entretient un ou plusieurs scénarios négatifs et devient hypervigilante et très vulnérable aux stresseurs environnementaux.
Les causes du trouble anxieux généralisé
- stress post-traumatique (violences physiques, psychologiques, sexuelles, verbales…)
- antécédents familiaux.
- des parents surprotecteurs peuvent également prédisposer à cette affection. Elle peut, inversement, être provoquée par des parents violents.
- un dérèglement de l’hormone du stress du corps (cortisol).
Les manifestations anxieuses et les attaques d’angoisse peuvent se déclencher chez une personne vulnérable à la suite d’évènements traumatiques ou vécus comme tels : frustrations, conflits ; situation d’abandon, rappelant d’anciennes expériences de séparation (névrose d’abandon) ; pression au niveau scolaire, approche des examens et maladie physique, situations de compétition (agressivité culpabilisée).
Facteurs de risques et pronostique
Les causes tempéramentales englobent l’inhibition comportementale, l’affectivité négative (névrosisme) et l’évitement du danger.
En ce qui trait les causes environnementales, bien que les épreuves vécues dans l’enfance ou l’hyper-protection parentale aient été associées à l’anxiété généralisée, aucun facteur environnemental n’a été identifié comme spécifique à l’anxiété généralisée ou nécessaire ou suffisant pour poser le diagnostic.
Les causes génétiques représentent un tiers du risque de présenter une anxiété ; ces facteurs génétiques se chevauchent avec les risques du névrosisme et sont communs aux autres troubles anxieux et de l’humeur, notamment le trouble dépressif caractérisé.
Traitement
Concernant la crise aiguë d’angoisse, si la personne en parle à sa famille, à ses collègues, à son médecin, il doit avant tout être rassuré sur l’absence de danger vital.
Les modalités de traitement tombent dans deux grandes catégories : les traitements pharmacologiques, et la psychothérapie. En plus de ces deux approches thérapeutiques conventionnelles, on retrouve tout un ensemble d’exercices et d’activités qui peut aider à soulager l’anxiété, comme l’exercice, le massage thérapeutique, etc. À l’heure actuelle, la thérapie cognitivo- comportementale (TCC) qui est une thérapie qui a pour objectif de rendre le patient autonome dans la gestion de son anxiété et la prise d’inhibiteurs de la recapture de la sérotonine sont les interventions psychothérapeutiques et pharmacologiques qui ont fait le plus de preuves d’efficacité pour réduire l’anxiété à moyen et long terme. La Thérapie cognitivo- comportementale s’est avérée efficace dans le traitement du trouble anxieux généralisé. L’intégration neuro-émotionnelle par les mouvements oculaires (EMDR) est également une technique utilisée comme traitement de l’anxiété.
Psychothérapie
Ces méthodes incluent les méthodes de relaxation (notamment la méthode Vittoz). La psychothérapie de soutien (écoute de la personne/ dédramatisation), la psychothérapie de groupe, peuvent être utilisées ou conseillées. La thérapie cognitivo- comportementale fait de plus en plus la preuve de son efficacité dans les troubles anxieux. La thérapie psychanalytique peut s’avérer efficace chez certains patients. Dans un rapport de l’INSERM de 2004 regroupant plusieurs méta-analyses comparatives de l’efficacité des psychothérapies de 1977 jusqu’au début des années 2000, la plupart des études mettent en avant une efficacité supérieure dans les thérapies cognitivo- comportementales.
Il existe également des thérapies dérivées de l’hypnose comme l’ICV, l’EMDR ou l’EFT.
La musicothérapie peut s’avérer efficace par la pratique d’un instrument à vent qui permet de ralentir la respiration et faire baisser le cortisol (principe de cohérence cardiaque).
Le milieu hospitalier est généralement contre-indiqué, à l’exception de cliniques spécialisées, l’environnement est stressant. Les malades sont plutôt traités en ambulatoire.
La psychothérapie peut traiter les causes de l’anxiété. Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine ou les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine sont efficaces sur le trouble anxieux généralisé. Ces antidépresseurs mettent généralement quelques semaines à soulager l’anxiété. Les benzodiazépines sont des médicaments anxiolytiques qui soulagent rapidement l’anxiété, en général presque immédiatement. Une fois l’antidépresseur et la psychothérapie efficaces, la dose de benzodiazépine peut être lentement diminuée, puis arrêtée. Les benzodiazépines ne doivent pas être arrêtées brutalement.
Pharmacothérapeutique
Auparavant, les benzodiazépines étaient prescrites en première intention dans la gestion des troubles anxieux. Ces médicaments sont de moins en moins utilisés en raison du risque de dépendance. Toutefois, pour les crises paniques et les crises aiguës d’angoisse, les benzodiazépines sont efficaces pour réduire l’anxiété : les recommandations sont d’un traitement de première intention aux benzodiazépines pour une durée ne dépassant pas 3-4 semaines, puis un passage aux antidépresseurs. Il est recommandé de suivre en parallèle une psychothérapie.
Les principales familles de médicaments utilisés pour leurs effets anxiolytiques sont :
- Les benzodiazépines (anxiolytiques et myorelaxants) : Diazépam, Alprazolam Lorazépam, etc.
- Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS/SSRI) : Paroxétine, Escitalopram, Sertraline
- Les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la norépinéphrine (IRSN) : Venlafaxine, Duloxétine
- Les antidépresseurs tricycliques (ATC) : Doxépine, amitriptyline, Imipramine, Opipramol
- Les neuroleptiques atypiques : amilsupride (Solian), quétiapine (Seroquel)
- Les anticonvulsants : Prégabaline, Lyrica
- Les médicaments apparentés aux benzodiazépines (Z-médicaments) : buspirone
Le traitement de fond vise avant tout à prévenir toute nouvelle attaque de panique et à réduire l’anxiété, l’angoisse de fond. Les traitements lourds (tercian) sont prescrits ponctuellement en cas d’attaque de panique violente