Les troubles Obsessionnels Compulsifs (TOC)

Les troubles obsessionnels compulsifs (TOC), qu’est-ce que c’est ?

Le trouble obsessionnel-compulsif (en abrégé TOC) est un trouble mental caractérisé par des pensées intrusives récurrentes (obsessions) qui causent de l’inconfort, de l’inquiétude et de la peur. et/ou des comportements répétitifs et ritualisés – les compulsions – peuvent avoir des effets anxiolytiques ou anti-stress Les obsessions et les compulsions sont souvent (mais pas toujours) associées et généralement considérées comme irrationnelles par les personnes atteintes de trouble obsessionnel-compulsif, elles sont incontrôlables et prévalentes , réduisant le temps disponible pour d’autres activités et entraînant parfois des dangers, ne reposent généralement pas sur des interprétations délirantes.

Les symptômes peuvent apparaître très différemment d’un patient à l’autre (phobie du sale, lavage des mains, contrôles répétés, obsessions sexuelles, etc.).

Environ un tiers à la moitié des adultes atteints de TOC déclarent que leurs premiers symptômes apparaissent dans l’enfance.

Troubles liés au TOC

Les personnes atteintes de trouble obsessionnel-compulsif sont beaucoup plus susceptibles de souffrir de dépression. De plus, c’est généralement cette condition médicale, et non le TOC, qui les incite à demander conseil. Ils peuvent également souffrir de dépression majeure, de troubles alimentaires (boulimie, anorexie), de toxicomanie, d’anxiété, de phobie sociale et de trouble panique.
Ces personnes ont tendance à se déprécier, à avoir une très faible estime de soi et à avoir une faible estime de soi. Des altérations des fonctions exécutives (planification, organisation, etc.) sont également observées.

Le TOC partage des symptômes communs avec la trichotillomanie (tirer les cheveux), les tics (mouvements involontaires), la manie (trouble habituel), le trouble anxieux généralisé (TAG) et l’hypocondrie. Mais ces troubles sont différents. traitement d’elle.
Les comorbidités rendent le TOC plus difficile à diagnostiquer et à traiter. Enfin, le TOC est fréquent chez les personnes atteintes de troubles neurologiques tels que le syndrome de Tourette et la maladie de Huntington.

Troubles obsessionnels compulsifs (TOC) :Diagnostic positif

Les troubles obsessionnels compulsifs consistent en des idées obsédantes (obsessions) et/ou des actes répétitifs (compulsions) qui se manifestent sous de nombreuses formes.

Clinique

L’outil d’évaluation de référence du TOC dans le monde est le Y-BOCS (Yale-Brown obsessive-compulsive scale) qui évalue la sévérité des obsessions d’une part et des compulsions d’autre part, via 10 items cotés de 0 à 4 : 5 pour les obsessions, 5 pour les compulsions. Trois formes de TOC sont distinguées :

  1. le TOC à dominante obsessionnelle avec peu de rituel,
  2. le TOC à dominante compulsive avec peu d’obsessions,
  3. le TOC mixte (cas le plus fréquent) où obsessions et compulsions sont à part égale.

D’autres échelles peuvent être utilisées.

Obsessions

Il s’agit d’idéations (idées ou images) qui font irruption dans la pensée, s’imposent au patient et se répètent sans lui laisser de repos. Le patient reconnaît que ces idées proviennent de lui et ne lui sont pas imposées de l’extérieur. Les thématiques obsessionnelles sont très variées. Les plus fréquentes sont, dans l’ordre décroissant, la contamination (souillure), le doute, la phobie d’impulsion, le malheur et la superstition, l’ordre et la symétrie.

L’obsession de contamination et de salissure est la plus fréquente : crainte de menaces invisibles telles que les microbes, les ondes ou des radiations. Elle se déclenche le plus souvent au toucher, mais aussi spontanément ou à la vision d’un stimulus externe (déchets, excréments, toilettes, préservatif…). Elle entraîne une anxiété majeure avec conduite d’évitement et rituel de lavage qui s’impose au sujet, bien qu’il en reconnaisse le caractère excessif.

L’obsession de doute ou d’erreur peut prendre toutes les formes, de la plus banale (crainte d’avoir oublié de fermer la porte, le gaz, de perdre quelque chose, d’avoir mal lu ou mal prononcé…) jusqu’à la plus complexe, d’ordre cognitif (obsession religieuses ou philosophiques, sur ce qui est bien ou mal, vrai ou faux…). Ce type d’obsession impose un rituel contraignant de vérifications.

L’obsession agressive ou phobie d’impulsion est la crainte de passer à l’acte, de perdre le contrôle de soi ou de faire quelque chose contre son gré sans s’en rendre compte. La personne lutte en permanence contre ses idées (peur de tuer quelqu’un, d’être violent avec une personne de son entourage, du suicide, de commettre un acte pédophile…). L’obsession agressive est vécue de façon particulièrement honteuse par le patient et engendre une souffrance importante. Ces pensées peuvent être de nature sexuelle et jugées inacceptables par le patient selon la loi ou sa propre morale. Cette obsession s’accompagne rarement de rituel, mais plutôt de conduites d’évitement comme ne pas conduire pour ne pas écraser quelqu’un ; éviter d’être avec un enfant par crainte de lui faire du mal ; ne pas tenir un couteau en présence d’autrui de peur de le frapper

L’« obsession de malheur » et de superstition font craindre de porter malheur à soi-même ou à autrui lorsque, en présence d’un signe, on ne procède pas à un rite conjuratoire. Les obsessions religieuses avec préoccupations excessives liées aux sacrilèges et aux blasphèmes en font partie.

Les obsessions d’ordre et de symétrie consistent en un besoin excessif de rangement dans un ordre ou un placement très précis, parfois avec l’idée de ne pas porter malheur. Elles s’accompagnent de rituels de vérification et de conduite d’évitement (ne pas utiliser ou ne pas déplacer un objet).

Compulsions ou rituels

Ce sont des comportements répétitifs, actes mentaux, pensées magiques, actes que le sujet sait dans la plupart des cas absurdes mais auxquels il ne parvient pas à résister. Ce sont souvent des actes normaux, mais non réalistes, appliqués de façon mécanique, et répétés de façon excessive. Ces répétitions sont de nature motrice (actes moteurs) ou cognitive (actes mentaux).

Ces compulsions sont destinées à soulager l’anxiété et la détresse, à relâcher une tension interne. Les trois principaux thèmes sont les rituels de lavage, de rituels de vérification, et les rituels de conjuration.

Les rituels de lavage, trouble d’origine phobique, forcent à devoir nettoyer et à se laver en permanence, par peur de contamination ou de souillure. La répétition et le temps passé sont tels que ces rituels peuvent conduire à des lésions dermatologiques.

Les rituels de vérifications consistent à vérifier plusieurs fois de suite un fait ou une action qui pourrait avoir un effet négatif. Par exemple, vérifier les robinets de gaz, les portes, la lumière plusieurs fois. Cependant cela peut aussi concerner des choses sans conséquences immédiates telles que l’orthographe d’un texte ou le résultat d’une opération arithmétique.

Les rituels de conjuration ou rituels magiques visent à empêcher un évènement ou une situation redoutés. Le syndrome de lenteur primaire est un syndrome rare qui entraîne une lenteur excessive dans la réalisation de certaines actions de la vie quotidienne : le patient s’assure par son extrême application qu’il ne peut entraîner de catastrophe, qu’il n’oublie rien ou qu’il agit parfaitement, selon l’obsession contre laquelle il tente de lutter.

Les compulsions cachées, ou compulsions cognitives (mentales) caractérisent tous les TOC n’entraînant aucun rituel moteur : « tout se passe dans la tête » (se répéter sans cesse des phrases (parfois sous forme de prières répétitives), se répéter sans cesse un ou plusieurs mots / nombres, calculer incessamment, additionner, retrancher… (voir arithmomanie), pensées blasphématoires, images ou pensées perverses à propos de la sexualité et insultes mentales à l’égard de personne que l’on aime ou avec lesquelles on est en train de discuter.

Souffrance et conséquences sociales

Toutes les thématiques de TOC ne sont pas répertoriées, car souvent taboues (thèmes sexuels, magiques, religieux…) et non révélées spontanément par le patient. Il s’agit d’une « peur d’être » ou d’une « crainte de faire » et non pas d’un « désir de ».

Le diagnostic de TOC n’est porté que lorsque la fréquence et l’intensité des symptômes provoquent une souffrance chez le sujet avec retentissement sur sa vie quotidienne ou professionnelle. C’est souvent le patient lui-même qui reconnaît le caractère invalidant et handicapant de ses obsessions-compulsions. Classiquement, la perte de temps liée aux TOC doit être supérieure ou égale à une heure par jour, avec un sentiment de détresse perturbant de façon significative la vie socio-professionnelle du sujet.

Le TOC peut entrainer une désocialisation avec risque de marginalisation et donc de déscolarisation chez les enfants et les adolescents ou de graves répercussions socio-professionnelles chez les adultes. Il est donc recommandé de consulter dès que les obsessions et rituels deviennent invalidants dans la réalisation des activités de la vie quotidienne.

Chez l’enfant et l’adolescent[

Par rapport à l’adulte, le TOC de l’enfant et de l’adolescent est plus marqué par un « besoin de symétrie » compulsif que par des obsessions. Ce besoin de symétrie est sous-tendu par des pensées magiques (de ne pas se faire du tort, ou crainte de faire du tort à autrui). Cependant ces symptômes à eux-seuls n’ont pas de signification pathologique : 25 % des enfants de 2 ans peuvent avoir ce comportement (rituel de rangement avant le coucher) et 50 % alignent leurs jouets plusieurs fois par jour. 90 % d’entre eux ne développeront jamais de TOC.

Pour porter un diagnostic de TOC, il faut que ce comportement entraîne une détresse réelle de l’enfant, une perte de temps considérables ou des conflits familiaux. Les comorbidités particulières au TOC de l’enfant sont les tics et le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité.

Le TOC de l’enfant et de l’adolescent peut conduire à un handicap : déscolarisation, isolement et conflits familiaux. La prise en charge ne diffère pas de celle de l’adulte. Ici, comme ailleurs dans d’autres troubles psychiatriques de l’enfant, il est essentiel de déculpabiliser aussi bien le patient que les parents encore trop souvent culpabilisés

Troubles obsessionnels compulsifs (TOC) : les causes

L’origine du TOC est inconnue. Ils sont associés à de multiples facteurs : génétiques, neurophysiologiques, psychologiques ou encore immunitaires. Concernant la composante génétique, une étude a montré que les proches des personnes souffrant de TOC avaient huit fois plus de troubles mentaux que la population générale. Des études sur les jumeaux6 montrent que si l’un des jumeaux a un trouble obsessionnel-compulsif, l’autre est plus à risque.
Certains neurotransmetteurs du cerveau sont choisis, notamment la sérotonine. La sérotonine est une substance qui assure le passage des messages nerveux entre les neurones (au niveau synaptique). Dans le trouble obsessionnel-compulsif, la quantité de sérotonine est insuffisante. Les matériaux ne font plus leur travail et l’information ne circule plus très bien.
Elle est également associée à une hyperactivité de certaines structures cérébrales, notamment des lobes frontaux et orbitofrontaux  .
En ce qui concerne les facteurs psychologiques, les vulnérabilités spécifiques des patients associées à des troubles de la personnalité et/ou à des événements stressants sont mises en évidence. Les chercheurs cognitifs ont noté, par exemple, une surestimation du risque de troubles causés par les personnes obsessionnelles-compulsives, des troubles du traitement de l’information et des croyances irrationnelles.

TOC-PANDAS

L’acronyme PANDAS désigne un sous-type de TOC identifié chez des enfants à la suite d’une banale infection par streptocoques (rhinopharyngite, angine).

Les traitements immunomodulateurs, fréquemment utilisés en neurologie, seraient une thérapeutique efficace. 10% des enfants porteurs de TOC seraient concernés par ce sous-type.

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